Voyager en Hongrie, c’est découvrir une culture riche, une gastronomie généreuse et des paysages magnifiques. Mais attention, certaines erreurs peuvent vite transformer votre séjour en expérience désagréable. Voici ce que j’ai appris au fil de mes voyages dans ce pays fascinant :
- Confondre Budapest avec Bucarest peut déclencher une véritable irritation chez vos interlocuteurs
- Trinquer avec une bière rappelle un épisode douloureux de l’histoire hongroise
- Les taxis non officiels pratiquent des tarifs trois fois plus élevés que la normale
- Conduire avec le moindre gramme d’alcool dans le sang vous expose à perdre votre permis
- Les toilettes publiques sont presque toujours payantes, sans exception
Je vous partage aujourd’hui les pièges à éviter absolument pour profiter pleinement de votre voyage et respecter les codes locaux.
Les erreurs culturelles qui agacent les Hongrois
Ne jamais confondre Budapest et Bucarest. Cette confusion géographique arrive plus souvent qu’on ne le croit, et les Hongrois la vivent comme une véritable insulte. Budapest est la capitale de la Hongrie, Bucarest celle de la Roumanie. Ces deux pays n’ont ni la même langue, ni la même histoire, ni la même culture. Quand vous faites cette erreur, c’est comme si quelqu’un confondait Paris et Bruxelles en insistant lourdement. Prenez le temps de bien situer le pays avant votre départ.
La règle d’or des trinquements : jamais avec une bière. Cette tradition remonte à 1848, quand les Autrichiens ont exécuté treize généraux hongrois après l’échec de la révolution. Pour célébrer leur victoire, ils ont trinqué à la bière. Depuis, les Hongrois évitent de trinquer avec cette boisson par respect pour leurs martyrs. Préférez le vin, la pálinka ou même un soft. Si on vous propose de trinquer à la bière, expliquez poliment que vous connaissez cette tradition. Vous marquerez des points.
Retirez vos chaussures en entrant chez quelqu’un. Dans tous les foyers hongrois, cette règle s’applique sans exception. On vous proposera généralement des pantoufles d’invité dès votre arrivée. Refuser de se déchausser serait perçu comme un manque total de respect et d’hygiène. J’ai moi-même commis cette erreur lors de ma première visite, et la gêne était palpable jusqu’à ce que je comprenne mon impair.
Quand on vous demande “Comment ça va ?”, répondez sérieusement. Contrairement à la France où cette question relève souvent de la politesse automatique, les Hongrois attendent une vraie réponse. Ils prendront le temps d’écouter vos problèmes ou vos bonnes nouvelles. Si vous n’avez pas envie de discuter, contentez-vous d’un simple “Bonjour” sans poser la question en retour. Cette différence culturelle peut sembler anodine, mais elle traduit une approche plus authentique des relations sociales.
Attention à la pálinka. Cette eau-de-vie locale titre entre 40 et 70 degrés. Les Hongrois adorent en offrir à leurs invités, et refuser peut vexer. Mais attention, elle descend facilement et monte rapidement à la tête. J’ai vu des voyageurs aguerris complètement dépassés après quelques verres. Acceptez-en un petit verre pour la forme, sirotez lentement, et sachez dire stop poliment quand on vous ressert. Ne sous-estimez jamais cette boisson sous prétexte qu’elle a bon goût.
Les arnaques classiques à déjouer
Les faux taxis représentent le piège numéro un. À Budapest, seuls les taxis jaunes officiels avec logo et compteur visible sont fiables. Les chauffeurs véreux stationnent près des sites touristiques et pratiquent des tarifs hallucinants. J’ai entendu parler de courses facturées 15 000 forints alors que le prix réel aurait dû être 3 000 forints. Utilisez les applications Bolt ou Uber, beaucoup plus sûres. Si vous prenez un taxi dans la rue, vérifiez absolument la présence du compteur et asseyez-vous à l’arrière pour garder vos distances.
Les bureaux de change douteux pullulent dans le centre. Leurs panneaux affichent des taux miraculeux, mais les frais cachés explosent au moment du calcul final. Certains utilisent même des calculatrices truquées. Changez votre argent dans des banques officielles ou retirez directement aux distributeurs. Recomptez toujours votre monnaie, particulièrement dans les taxis où certains chauffeurs rendent délibérément moins que prévu en espérant que vous ne remarquerez rien.
Les faux policiers sévissent dans les zones touristiques. Ils vous abordent en civil avec une fausse carte, prétextent un contrôle d’identité ou de devises, et tentent de vous soutirer de l’argent. Un vrai policier hongrois acceptera toujours de vous accompagner au commissariat le plus proche pour vérifier votre situation. Un escroc trouvera immédiatement une excuse pour disparaître. Ne donnez jamais d’argent dans la rue, quelles que soient les menaces.

Les quartiers et lieux à surveiller à Budapest
Le 8e arrondissement présente deux visages. La partie centrale, près du Palais des Arts, reste agréable et sécurisée. Mais dès que vous progressez vers l’est, l’atmosphère change radicalement. Les rues deviennent désertes le soir, l’éclairage diminue, et les agressions, bien que rares, arrivent. Évitez absolument de vous y promener après 22 heures. Si vous logez dans ce secteur, prenez un taxi pour rentrer plutôt que de marcher.
Le 7e arrondissement, paradoxalement, combine animation et risques. C’est le quartier juif, rempli de bars branchés, de restaurants, de ruin pubs. La rue Kazinczy attire des milliers de fêtards chaque soir. Cette concentration de touristes légèrement alcoolisés attire pickpockets et arnaqueurs en tous genres. Gardez votre sac devant vous, ne sortez pas votre téléphone sans réfléchir, et méfiez-vous des groupes qui vous encerclent soudainement. J’ai personnellement assisté à trois tentatives de vol en une seule soirée dans ce secteur.
La gare Keleti constitue un point noir. Cette grande gare internationale accueille des voyageurs du monde entier, mais aussi des individus peu recommandables. Ne traînez pas sur le parvis le soir, partez rapidement vers votre hébergement. Les abords de la gare concentrent mendicité agressive, propositions douteuses et tentatives de vol. Si vous arrivez tard, commandez un taxi ou un Bolt directement depuis l’intérieur de la gare.
Le mont Gellért et sa Citadelle offrent une vue magnifique. Malheureusement, les touristes y montent souvent seuls, appareil photo en main, complètement absorbés par le panorama. Les voleurs le savent et opèrent régulièrement sur ce site. Montez en groupe si possible, gardez vos affaires contre vous, et ne laissez jamais votre sac par terre pour prendre une photo. La beauté du lieu ne doit pas vous faire oublier la vigilance de base.
Règles de conduite à connaître avant de prendre le volant
Tolérance zéro pour l’alcool au volant. Cette règle surprend toujours les Français habitués au 0,5 gramme légal. En Hongrie, pas une seule goutte d’alcool n’est tolérée. Un verre de vin au déjeuner avant de reprendre la route peut vous coûter votre permis et une amende salée. Les contrôles sont fréquents et les policiers intransigeants. Si vous prévoyez de boire même modérément, oubliez la voiture et prenez les transports en commun, excellents à Budapest.
Les feux de croisement restent obligatoires jour et nuit. Cette règle méconnue des touristes français vaut tout au long de l’année, même en plein été sous un soleil éclatant. Les policiers contrôlent régulièrement ce point, surtout sur les grands axes et les autoroutes. L’amende peut atteindre plusieurs dizaines d’euros pour un oubli qui nous semble anodin. Vérifiez vos feux dès la prise en main du véhicule de location.
Le système d’e-vignette remplace les péages classiques. Toutes les autoroutes hongroises fonctionnent avec ce système électronique. Vous devez acheter votre vignette en ligne ou en station-service avant d’emprunter l’autoroute. Aucune barrière de péage ne vous arrêtera, mais les caméras scannent automatiquement les plaques. Sans vignette valide, vous recevrez une amende entre 30 et 700 euros selon la durée du trajet effectué. Le système enregistre votre plaque d’immatriculation et vous retrouvera même après votre retour en France.
Petits pièges du quotidien à ne pas négliger
La monnaie locale piège de nombreux voyageurs. La Hongrie utilise le forint hongrois, pas l’euro. En 2025, comptez environ 410 à 420 forints pour un euro. Les chiffres paraissent donc énormes : un café coûte 800 forints, un repas 4 000 forints. Cette différence déstabilise et certains commerçants en profitent, sachant que vous calculerez mal. Avant chaque achat, prenez votre temps pour convertir mentalement. Gardez toujours des espèces sur vous car les petits commerces, marchés et toilettes publiques refusent souvent les cartes bancaires.
Les toilettes publiques sont systématiquement payantes. Comptez environ 200 forints par passage, soit 50 centimes. Des préposés gardent l’entrée et vous empêcheront physiquement d’entrer sans payer. Cette situation surprend toujours les touristes pressés qui n’ont que des billets. Dans les gares, les centres commerciaux, les restaurants, partout la règle s’applique. Ayez constamment de la petite monnaie dans votre poche pour éviter les situations embarrassantes.
Les feux piétons se respectent scrupuleusement. Même à trois heures du matin avec une rue déserte à perte de vue, ne traversez pas au rouge. Les policiers contrôlent régulièrement et l’amende tombe immédiatement. Cette rigueur peut sembler excessive pour nous Français habitués à une certaine souplesse, mais elle fait partie de la culture locale. Les Hongrois respectent les règles avec beaucoup plus de discipline que nous.
L’hiver hongrois surprend par sa précocité. Dès 16 heures en décembre et janvier, la nuit tombe complètement. Les températures chutent brutalement et les rues se vident rapidement. Planifiez vos visites extérieures le matin et réservez les musées pour l’après-midi. Cette organisation vous évitera de vous retrouver dehors dans le froid et l’obscurité, moments où les risques augmentent légèrement.
Gardez toujours ces numéros d’urgence à portée de main : le 112 pour les urgences générales, le 104 pour les urgences médicales, le 107 pour la police. L’ambassade de France se trouve au 27 Lendvay utca dans le 6e arrondissement. En cas de vol ou de perte de papiers, rendez-vous d’abord au commissariat pour déposer plainte, puis contactez votre ambassade qui vous guidera dans les démarches.
La Hongrie reste une destination formidable, chaleureuse et accueillante. Ces quelques précautions vous permettront simplement d’éviter les désagréments classiques et de profiter pleinement de votre voyage. Le respect des codes locaux, une vigilance normale et un minimum de préparation suffisent pour passer un séjour mémorable.

Je suis Guillaume, 42 ans, chef hôtelier-restaurateur passionné et propriétaire d’un établissement 3 étoiles situé dans un manoir historique du Limousin. Expert en cuisine et en hôtellerie, j’allie tradition et modernité pour offrir une expérience exceptionnelle à mes clients. Voyageur curieux, je partage mon savoir-faire et mes découvertes culinaires à travers ce blog, dans le but d’inspirer professionnels et amateurs passionnés par l’art de vivre à la française.